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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 15:21
SALE TYPE Depuis que je suis de retour dans ma Vendée natale et que j’accumule les échecs professionnels (personne ne s’intéresse à un directeur artistique en com / concepteur / rédacteur de 55 ans...), je me pose un certain nombre de questions, non pas sur mon propre avenir, mais sur le devoir de mémoire, les mots et la transmission des idées. Pendant ces fêtes, j’ai fait une trêve et je suis allé à Lyon (où j’ai fait “carrière” ces 20 dernières années) retrouver mes amis. L’un d’eux, Manu, me parlait de Léo Ferré dont il passait un disque. L’assistance invitée pendant cette soirée, se moquait gentiment de l’intérêt que l’on pouvait encore porter aux “has been”. Cependant j’essayai d’expliquer l'aspect intemporel des textes et leur actualité dans le brouhaha médiatico-politique de ces dernières semaines. Citons : “Que font-ils ? Qui sont-ils ? Ces gens qu’on tient en laisse Dans les ports, au shopping Au bordel, à la messe ? Et ces mômes qu’on pourrait S’carrer entre deux trains Histoire de leur montrer Qu’on a du face à main Ils ont voté ils voteront Comme on prend un barbiturique Et ils ont mis la République Au fond d’un vase à reposer Les experts ont analysé Ce qu’il y avait au fond du vase Il n’y avait rien qu’un peu de vase Shakespeare aussi était un terroriste WORDS, WORDS, WORDS...” J’appris, un mois avant l’annonce de la mort de Léo Ferré, la naissance de mon neveu que l’on avait prénommé LEO. J’eus la joie, alors, de soupçonner mon jeune frère d’avoir quelques aigreurs nostalgiques ou de tenir en haute estime ce bonhomme hirsute dont l’œuvre poétique avait fait halte sur le paillasson de la porte du sérail “intellectualo-masturbationel” où, consciencieusement, l’on s’essuyait les pieds de peur d’avoir sous les semelles la crotte populaire. Je pensais, cependant, que l’idée du prénom venait peut-être de ma belle sœur, inspirée par les gazettes à la mode où l’on remet au goût du jour l'échantillonnage des prénoms “anciens”. Mais n’était-ce pas là, après tout, un signe des temps (flou), un rappel au désordre (“l’ordre moins le pouvoir”), une jubilatoire prémonition qui me rapprocherait de ce petit être, alors que moi j’avais donné à mon fils un nom de pape : “Clément”. Avais-je mal vécu mon installation dans les années 90 ? Je me reprochais de n’être plus apte à oublier mes valises n’importe où. Il serait temps aujourd’hui de sortir de ce concept “variété/people” (où j’inclus B.H.L., Sarkosy, Hollande, Zidane, Claire Chazal, D.S.K., ou autre M. Drucker...) où l’on avait enfermé Ferré. Les étiquettes sont désormais interchangeables et si vous vous attachez au discours de chacun, dans le texte et entre les lignes, vous conviendrez, avec moi, que “la pensée”, “l’idéologie”, “la philosophie”, ne sont certainement pas là où l’on nous dit qu’elles se développent. Pendant que l’on assassine l’intelligence en Egypte, en Syrie, en Hongrie..., ce début de siècle pue l’imposture idéologique, ce début de siècle pue le fric et l’intellectualisme de bazar ; et sachez que l’un ne va pas sans l’autre. Alors je m’interpelle, et peut-être quelques autres avec moi : devons-nous perpétuer un acte républicain ou renouer avec les fantômes libertaires ? et notre bulletin de vote, notre participation à Master Chef, Star Academy, Vivement Dimanche ou Capital... ils peuvent se les mettre... Mais là je m’égare À VOIR SUR http://www.jeanlouisrenaudin.com
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